BESSON / STERNAL / BURGWINKEL Trio

L'Astrada de Marciac, vendredi 25 juillet 2025

Chronique d'Annie Robert / Photographies : tous droits réservés

Jonas Burgwinkel, Airelle Besson, Sebastian Sternal "Surprise". Photographie : tous droits réservés
Jonas Burgwinkel, Airelle Besson, Sebastian Sternal "Surprise". Photographie : tous droits réservés

On suit Airelle Besson depuis plusieurs années : timide débutante sur le bis de Marciac ou leader dans "Radio One" sous le chapiteau, en quartet avec "Try", ou prix d'interprétation à Jazz à la Défense, elle s'épanouit dans de multiples collaborations. On la sait capable du meilleur avec une trompette limpide, puissante ou délicate mais aussi (mauvaise humeur ou circonstance) de prestations un peu bâclées parfois, dont j'ai gardé un souvenir mitigé.

 

Aujourd'hui rien de tout cela. C'est à du tout bon, à de l'excellent auquel nous aurons affaire.

Cet album que va décliner le trio composé de Sébastian Sternal au piano et synthé et de Jonas Burgwinkel à la batterie s'intitule « Surprise » d'après une des ses compositions et s'en est une de surprise, belle et bonne. C'est vibrant, chantant, étonnant, imprégné d'une touchante poésie maniant avec réussite l'art du contre-pied et du décalage.

Jonas Burgwinkel, Airelle Besson, Sebastian Sternal "Surprise". Photographie : tous droits réservés
Jonas Burgwinkel, Airelle Besson, Sebastian Sternal "Surprise". Photographie : tous droits réservés

Voici donc un trio inhabituel, sans contrebasse, mais avec un groove bien ancré et des couleurs nuancées appuyées sur un piano assez classique dans sa facture mais ouvert à tout, et une batterie précise et dynamique.

Airelle Besson éclaire les morceaux avec un langage à la fois précieux et recherché par instants, des prises de risques, des petits souffles bien tendus mais aussi des plages lyriques, claires et amples.

Dans des formes brèves, nous découvrons alors dix petites pièces, ludiques, bondissantes, avec un échange maximum entre les musiciens. Cela s’entend entre les notes, dans leur écoute respective, leur jubilation à reprendre au bond la phrase ou le silence. Ces trois là se sont bien trouvés.

 

On a l'impression peut être fausse que deux entrées dans le jazz sont à l’œuvre .

D'abord une plus classique, plus romanesque avec Sébastian Sternal comme dans "JT" imprégné de bossa, en harmonies dansantes ou lyriques dans son piano solo, ou dans "Kyoto dans la brume" pour une ballade harmonieuse et douce. Et ensuite une approche plus free, déstructurée volontaire, funambuliste que tiendrait Airelle Besson. Jonas Burgwinkel assurant le lien.

Sans doute qu'il n'en est rien, la porosité entre eux est maximum puisque l'on peut passer d'une grande flamboyance à des fils surréalistes dans la même pièce comme dans "Magnolia" ou dans "Go" ou "Lulea’s Sunset".

Jonas Burgwinkel, Airelle Besson, Sebastian Sternal "Surprise". Photographie : Sylvain Gripoix
Jonas Burgwinkel, Airelle Besson, Sebastian Sternal "Surprise". Photographie : Sylvain Gripoix

C'est aussi ce qui fait l'intérêt de ce concert, c'est le pied d'égalité sur lequel se trouvent ces trois artistes : pas de leadership de l'un sur l'autre, mais un respect et une complicité évidente, qui remonte à de nombreuses expériences communes et un long partage.

 

L'ensemble propose donc un concert à multiples facettes ou l'intellect est sollicité mais aussi l'affect, l'imaginaire, le souvenir. Car au-delà du son, la musique donne à voir des images, des sentiments à ressentir.

On passe plus qu'un simple bon moment, on partage leur joie d'être ensemble et de voir vibrer en eux une belle et forte musique parfaitement en place.

Cette collaboration est une réussite. Jolie "Surprise" !!

Logo JAZZ360 Création graphique : Jessica Nguyen Man Quy
Contact
Instagram
Instagram
Logo Youtube
Notre chaîne
Facebook
Facebook
Mobilizon
Mobilizon
Telegram
Telegram
Logo Mastodon, réseau social
Mastodon