Les P'tiZZamis de Jazz360
Adèle Viret quartet; ils en ont des choses à nous raconter ces jeunes gens, de belles choses, délicates, gracieuses, puissantes. Du liquide en grappe, de la musijazz de chambre pleine de malice, de délices, des horizons méditerranéens ou des ciels bas, de la pluie ou des bulles de mer.
Ils en ont de la complicité ces jeunes gens, une façon de se faire confiance simplement et de façon évidente, en laissant naviguer la ligne basse du piano au violoncelle, de chercher les limites de leurs instruments, de créer des duos, des trios, de s'amuser des orages, des équinoxes, des mélodies rêvées et même du chant léger.
Audacieux mais modestes, créatifs mais sérieux, innovants mais présents. Ils sont presque agaçants de tant de talents !
Adèle Viret au violoncelle, mène ce quartet singulier dans sa composition, du haut de ses 25 ans et ce n'est pas une totale inconnue. Fille de Jean Philippe Viret, contrebassiste célèbre, biberonnée au jazz et à la musique de chambre, on l’a déjà entendue aux côtés de Magic Malik, de l’ONJ des jeunes ou d'Aka Moon ! Elle bénéficie du soutien de Jazz Migration qui se trompe rarement dans ses choix.
Cet après-midi, l'Astrada de Marciac accueille une nouvelle venue dans le paysage déjà dense des chanteuses de jazz, une étoile montante, mais plutôt originale, danoise par sa mère et zanzibarienne / omanaise par son père, Nana Rashid.
Et ce n'est pas anodin de parler de cette double appartenance culturelle car on sent très vite qu'elle impacte de façon profonde les thèmes de ses chansons et sa façon de les offrir au public dans une mélancolie patente, beaucoup de douceur et de détermination.
Son album Music for Betty propose une approche du jazz vocal qui allie un cocktail de tradition du jazz nordique qui nous est peu connu et des inflexions de néo-soul et de blues avec l'utilisation de déclamations brûlantes à la Nina Simone.
Sylvain Luc a quitté notre monde ce mercredi 13 mars 2024, son cœur s'est arrêté de battre et sa guitare esseulée restera désormais sans écho.
S''il y a des personnalités dont la mort nous trouve empathiques ou désolés (mais on se dit que l'heure était peut-être venue et qu'ils avaient bien vécu), d'autres nous laissent le plus souvent indifférents, voire même pour certains pas fâchés de les voir partir...
La mort de Sylvain Luc, elle, nous cabosse. Abasourdis, abattus, incrédules et presque en colère.
On sent bien que quelqu'un, quelque chose vont manquer à l'ouverture au monde, à la découverte du beau, à l'exaltation et à la joie du partage. Un blanc, une absence, un silence à présent au lieu de la floraison permanente, raffinée et inventive de sa guitare.
Petit début d'automne frisquet, vent du Nord qui refroidit les cœurs, il nous fallait bien un bout de soleil, un tremblement des Caraïbes pour réchauffer l'atmosphère et les âmes.
Ce fut chose faite avec ce concert de clôture du FAB (Festival international des Arts de Bordeaux métropole), où les familles, enfants en tête, les amateurs du dimanche, les occasionnels de la balade en ville et les passionnés de jazz libre se sont pressés avec joie.
Sur scène une brindille de femme, chevelure en étendard et violon en bandoulière, en pantalon fuchsia, claquant sous les lumières, aussi scintillante que sa musique.
Une énergie de tous les diables et de l'électricité dans les doigts.
Avec Yilian Cañizares, deux percussionnistes, excusez du peu, un bassiste forcené, un pianiste délicat ou fracassant selon les moments, entremêlent les rythmes cubains aux tempos brésiliens, s'envolent dans des plages d'impro et nous emmènent dans une danse syncopée, vivante et terriblement contagieuse.
Le froid s'évanouit instantanément.
Documentaire diffusé lors du Festival Jazz 2023 au Ciné Jim de Marciac
« Une poule sur un piano ou Duke Ellington à Goutelas-en-Forez » (1h30)
Réalisation : Laurent Lukic 2019 © Colombe Production
Kolinga est une belle aventure musicale, de celles que l'on est heureux de rencontrer parce qu'elles vous rendent meilleur, plus ouvert et plus dense.
Il paraît qu'en lingala, l’une des langues du Congo, Kolinga signifie aimer. Si l’on ajoute un accent sur le «i » cela signifie encercler, boucler, lier.
Et c'est vraiment le ressenti : une grande générosité aimante qui peut délier pleins de douleurs sous-jacentes. Avec une énergie collective et une joie permanente.