YILIAN CAŇIZARES

Le Rocher de Palmer, Cenon. Dimanche 15 octobre 2023

Chronique d'Annie Robert / Photographies : Franck Socha

Yilian Cañizares "Habana Bahia". Photographie © Franck Socha
Yilian Cañizares "Habana Bahia". Photographie © Franck Socha

Petit début d'automne frisquet, vent du Nord qui refroidit les cœurs, il nous fallait bien un bout de soleil, un tremblement des Caraïbes pour réchauffer l'atmosphère et les âmes.

 

Ce fut chose faite avec ce concert de clôture du FAB (Festival international des Arts de Bordeaux métropole), où les familles, enfants en tête, les amateurs du dimanche, les occasionnels de la balade en ville et les passionnés de jazz libre se sont pressés avec joie.

 

Sur scène une brindille de femme, chevelure en étendard et violon en bandoulière, en pantalon fuchsia, claquant sous les lumières, aussi scintillante que sa musique.

 

Une énergie de tous les diables et de l'électricité dans les doigts.

 

Avec Yilian Cañizares, deux percussionnistes, excusez du peu, un bassiste forcené, un pianiste délicat ou fracassant selon les moments, entremêlent les rythmes cubains aux tempos brésiliens, s'envolent dans des plages d'impro et nous emmènent dans une danse syncopée, vivante et terriblement contagieuse.

Le froid s'évanouit instantanément.

Yilian Cañizares "Habana Bahia". Photographie © Franck Socha
Yilian Cañizares "Habana Bahia". Photographie © Franck Socha

Violoniste, compositrice et chanteuse, Yilian Cañizares est remplie d'un charisme vivifiant et spontané, d'une présence chaleureuse.

 

Elle porte en elle avec légèreté les rythmes afro-cubains, le jazz et une éducation classique pour créer un univers musical assez étonnant que la présence du violon, avec son incroyable virtuosité, un son boisé, tiré parfois dans les aigus survoltés rend à la fois typé et personnel.

 

Elle vit à Lausanne, ce qui explique son français délicat; elle a partagé la scène avec de nombreux orchestres, ensembles et grands noms de la musique du monde, parmi lesquels Ibrahim Maalouf, Chucho Valdés et Omar Sosa. Et on comprend pourquoi.

 

Si à l’instar du chemin créatif emprunté par ses pères, Yilian se retrouve dans cette couleur afro-cubaine qui nous fait balancer le bas du dos, elle trace tout de même une route singulière développant un style très jazzy, où le rap fait parfois son apparition et (où) la combinaison de son jeu, avec sa voix forte dégage une chaleur que l'on n'oublie pas.

 

Certes elle rend hommage aux racines traditionnelles mais elle s'ouvre au futur, flirte avec les dissonances, s'enhardit dans des apartés, se moque des sagesses et des conventions habituelles.

Yilian Cañizares "Habana Bahia". Photographie © Franck Socha
Yilian Cañizares "Habana Bahia". Photographie © Franck Socha

 

Tout cela reste d'une vigueur folle et d'une gaité efficace.

 

Un vent d'alizé, bien remuant, une envie de danse. Plus qu'une tasse de chocolat chaud, c'est une bonne rasade de rhum coloré.

 

Ça a du goût, de l'intensité, du sens, de l'allure.

 

Yilian Cañizares a trouvé son style, sa flamme et sait nous les faire partager. Extrêmement réjouissant !

 

Yilian Cañizares, voix, violon, claviers / Yasser “El Gozo”, claviers / Childo Tomás, basse électrique

Ernesttico, percussions cubaines / Japa System, percussions brésiliennes et beatmaker

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